Les hypocrites se déguisent en bons – À Sainte-Marthe le 18 mars
Le temps du Carême sert à « réparer la vie », en se rapprochant de Dieu : « Lui, nous veut tout proches » et « nous attend pour nous pardonner », mais il veut un « rapprochement sincère ».
« Que font les hypocrites ? Ils se déguisent, ils se déguisent en bonnes personnes : ils font des têtes comme celles des images pieuses, ils prient en regardant le ciel en se faisant voir, ils se sentent plus justes que les autres, ils méprisent les autres […] Ils se sentent meilleurs que les autres. Ça, c’est l’hypocrisie. Le Seigneur dit « Non, pas celui-là ». « Personne n’est juste de soi-même. Nous avons tous besoin d’être justifiés. Et le seul qui nous justifie est Jésus Christ.
« Pour ne pas être des chrétiens déguisés qui, lorsque cette apparence est démasquée, nous voyons en réalité qu’ils ne sont pas des chrétiens. Quelle est alors « la pierre de touche pour laquelle nous ne sommes pas hypocrites et nous nous rapprochons du Seigneur ? » La réponse nous est donnée par le Seigneur lui-même dans la première lecture lorsqu’il dit : « Lavez-vous, purifiez-vous, éloignez de mes yeux le mal de vos actions, cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien […] Le Carême sert à ajuster notre vie, à ordonner notre vie, à changer notre vie pour nous rapprocher du Seigneur. Le signe que nous sommes loin du Seigneur est l’hypocrisie. L’hypocrite n’a pas besoin du Seigneur, il se sauve de lui-même, il pense ainsi et se déguise en saint. Le signe que nous nous sommes rapprochés du Seigneur par la pénitence, en demandant pardon, c’est le fait que nous prenons soin de nos frères qui en ont besoin. Que le Seigneur nous donne à tous la lumière et le courage : la lumière pour savoir ce qui se passe en nous et le courage pour nous convertir, pour nous rapprocher du Seigneur. C’est beau d’être proche du Seigneur »
Jésus était un maître itinérant – Angelus du 16 mars 2014 :
« Ce n’est pas le pape qui le dit, c’est Dieu le Père qui le dit à tous : à moi, à vous, à tous, tous ! C’est comme une aide pour avancer sur la route du Carême. » Écoutez Jésus ! ». N’oubliez pas. Cette invitation du Père est très importante. Nous, disciples de Jésus, nous sommes appelés à être des personnes qui écoutent sa voix et prennent au sérieux ses paroles. Pour écouter Jésus, il faut être proche de Lui, le suivre, comme le faisaient les foules de l’Évangile qui le poursuivaient sur les routes de la Palestine. Jésus n’avait pas de cathèdre ni de chaire fixes, mais c’était un maître itinérant, qui proposait ses enseignements, les enseignements que lui avait donné le Père, le long des routes, en parcourant des trajets qui n’étaient pas toujours prévisibles et parfois peu aisés. Suivre Jésus pour l’écouter. Mais écoutons aussi Jésus dans sa Parole écrite, dans l’Évangile. Je vous pose une question : est-ce que vous lisez tous les jours un passage de l’Évangile ?
Il n’y aurait pas de cléricalisme s’il n’y avait pas des laïcs qui veulent être cléricalisés
Le 22 mars, aux membres de l’association Corallo, un réseau de radios et télévisions italiennes d’inspiration catholique
Le « cléricalisme », c’est « l’un des maux, l’un des maux de l’Eglise » : il empêche « la croissance du laïc ». Mais « il y a un mal complice, parce que la tentation de cléricaliser les laïcs plaît aux prêtres, mais tant de laïcs, à genoux, demandent d’être cléricalisés, parce que c’est plus commode ! Et cela, c’est un péché à deux mains ! Nous devons vaincre cette tentation. Le laïc doit être laïc, baptisé, il a la force qui vient de son baptême. Serviteur, mais avec sa vocation laïque, et cela ne se vend pas, cela ne se négocie pas, on n’est pas complice avec l’autre… Non ! (…) Parce qu’il en va de l’identité […] Moi, dans ma paroisse, vous savez, j’ai un laïc très bien : cet homme, il sait organiser […] Pourquoi est-ce qu’on ne le fait pas diacre ? C’est tout de suite la proposition du prêtre : cléricaliser. Et pourquoi ? Le diacre, le prêtre, le laïc est plus important ? Non ! Voilà l’erreur ! […] Pour moi, le cléricalisme empêche la croissance du laïc […] C’est une tentation complice des deux. Parce qu’il n’y aurait pas de cléricalisme s’il n’y avait pas des laïcs qui veulent être cléricalisés […] La fonction du laïc, le prêtre ne peut pas l’exercer et que l’Esprit Saint est libre : parfois, il inspire au prêtre de faire une chose, parfois, il inspire le laïc. »
Un jeune sans utopie est un vieux précoce
À la Commission pour l’Amérique latine, le 10 mars 2014
« Une chose qui est très importante pour les jeunes, une chose à leur transmettre à eux, aux enfants aussi, mais surtout aux jeunes, c’est une bonne gestion de l’utopie […] Savoir gérer l’utopie, ou plutôt savoir […] savoir guider et aider à faire grandir l’utopie qui habite un jeune, constitue une richesse. Un jeune sans utopie est un vieux précoce, un vieux avant son temps. Comment puis-je faire en sorte que le désir de ce jeune, cette utopie, le porte à la rencontre de Jésus Christ ? C’est tout un chemin qui doit être fait […] L’utopie, chez un jeune, s’épanouit si elle s’accompagne de la mémoire et du discernement. L’utopie regarde vers l’avenir, la mémoire regarde vers le passé, et le présent on le discerne. Un jeune doit recevoir la mémoire et planter et ancrer son utopie dans cette mémoire, discerner dans le présent son utopie – les signes des temps – c’est alors que l’utopie progresse, mais très enracinée dans la mémoire et dans l’histoire qu’il a reçue […] L’urgence éducative trouve là déjà, comme dans le lit d’une rivière où se couler à partir de ce qui fait le propre des jeunes, c’est-à-dire l’utopie.
Le salut ne s’achète pas, ne se vend pas
À Sainte Marthe, le 25 mars 2014
« Le salut ne s’achète pas, ne se vend pas : il se donne. Il est gratuit. Nous ne pouvons pas nous sauver de nous-mêmes : le salut est un cadeau, totalement gratuit. Il ne s’achète pas par le sang des taureaux ou des chèvres : il ne peut pas s’acheter. Seulement, pour que ce salut entre en nous, il faut un cœur humble, un cœur docile, un cœur obéissant. Comme celui de Marie. Et, le modèle de cette voie du salut est Dieu-même, son fils, qui n’a pas considéré ce bien auquel on ne peut renoncer, le fait d’être égal à Dieu. Paul le dit ».