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Vinel Rosier, prêtre haïtien, se bat chaque jour pour empêcher les jeunes de son pays de perdre espoir. Ordonné en 2019, il cumule sa mission de vicaire avec la direction d’un institut de formation professionnelle. Boursier de Fordef, il a étudié à Rome avant de revenir servir son peuple.

Comment avez-vous découvert votre vocation à la prêtrise ?

Enfant, lorsqu’à l’école les religieuses nous ont demandé ce que nous voulions faire plus tard, j’ai répondu que je voulais être prêtre. Ensuite, ce désir n’a cessé de grandir. J’étais très impressionné par la disponibilité des prêtres et leur volonté de servir. Des années plus tard, mon curé m’a envoyé discerner ma vocation pendant deux ans jusqu’à ce que j’entre en année propédeutique. 

 Comment décririez-vous l’Église en Haïti ?

Haïti était un pays majoritairement catholique, marqué par une grande dévotion mariale, au point que le 8 décembre 1942, le président autorisa la consécration du pays à Notre-Dame du Perpétuel Secours, après une intervention miraculeuse de la Vierge Marie lors d’une épidémie de variole. Mais entre la fin du 19e et le début du 20e siècle, le protestantisme a commencé à se développer et, avec l’occupation américaine, il s’est encore renforcé, entraînant un déclin du catholicisme.

Bien que la présence catholique reste forte, notre Église est totalement dépendante de l’aide extérieure. Avec nos ressources limitées, nous essayons de soutenir les gens là où l’État est absent. Malgré tous les problèmes et les difficultés, l’Église en Haïti demeure une source d’espérance, œuvrant pour des lendemains meilleurs.

Quels sont les défis auxquels l’Église est confrontée dans votre pays ?

En raison de l’instabilité politique, nous assistons presque chaque jour à des violences aveugles commises par des gangs qui agissent en toute impunité. Haïti est un pays menacé, car les institutions de l’État sont fragilisées et les dirigeants incapables de stabiliser la situation. L’Église rappelle l’urgence d’une transformation des mentalités et veille à ce que les jeunes, et les Haïtiens en général, ne se découragent pas, en soutenant l’espérance du peuple par sa mission prophétique et ses actions de charité. C’est tout le sens de ma mission d’études à Rome. Revenir dans mon pays avec des enseignements solides qui aideront tous ces jeunes à rester forts dans leur foi.

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