Bohdan Luhovyi, 26 ans, est l’un des étudiants ukrainiens qui étudient à l’Université pontificale de la Sainte-Croix à Rome. Il nous fait part de sa douleur et de son espoir face à la guerre en Ukraine.

D’où venez vous ?

Bohdan : J’appartiens à l’Église gréco-catholique ukrainienne dans le diocèse de Kiev. Je suis né dans la ville de Bolekhiv, dans la partie occidentale de l’Ukraine, mais après l’école, j’ai étudié pendant six ans au séminaire de Kiev. A l’obtention de mon diplôme, j’ai travaillé et vécu un an à Kiev, entre 2021 et 2022. Après mes études ici à Rome, à la Faculté de communication, je retournerai dans mon diocèse.

Que ressentez-vous en pensant à vos amis et vos familles qui sont en ce moment, en Ukraine ?

Bohdan : Je vis et j’étudie à Kiev depuis longtemps, et même si je viens d’une autre région, je peux dire que cette ville est devenue ma maison. Il y a des gens très bons et très accueillants. J’ai beaucoup de connaissances et d’amis là-bas. Si bien que maintenant, en ces temps de guerre, je les appelle très souvent et je leur écris pour savoir si tout va bien. Je suis très inquiet pour leur sécurité et leur vie.

Est-ce que la foi est un soutien dans ces moments difficiles ?

Bohdan : Oui, et Dieu merci, la foi m’accompagne depuis mon enfance. Quand j’étais enfant, mes parents ont découvert ma foi en Dieu et mon désir d’aller à l’église. Dès mon plus jeune âge, je suis allé à l’église, j’ai assisté aux services liturgiques et j’ai également servi à l’autel pendant six ans. En conséquence, après mes études secondaires, j’ai décidé d’aller au séminaire pour devenir prêtre de l’Église gréco-catholique ukrainienne.

Quelle est l’importance de votre Église, l’Église gréco-catholique (qui est en communion avec le Pape et avec Rome) dans l’histoire de l’Ukraine et quel est son rôle dans le pays ?

Bohdan : L’Église gréco-catholique ukrainienne a joué un triple rôle dans la préservation et le développement de notre culture, de notre foi et de nos pensées de peuples slaves, après les débuts du christianisme dans la Rus’ de Kiev. Notre Église a toujours été et continue d’être indépendante des autorités politiques, ce qui n’est pas le cas de l’Eglise orthodoxe russe. Pendant la persécution de notre Église par le régime communiste, les gens priaient sous terre ou dans des maisons, en secret. Des prêtres et des évêques ont été ordonnés en secret, parce que les autorités communistes envoyaient des évêques et des prêtres de l’Église gréco-catholique ukrainienne en Sibérie ou bien ils les fusillaient. L’Union soviétique, et maintenant son successeur le gouvernement russe, voit également notre Église comme une menace

Comment pouvons-nous aider d’une manière ou d’une autre le peuple ukrainien ?

Bohdan : Tout d’abord par la prière, car seul Dieu peut vaincre ce mal de la guerre. Dans nos paroisses en Europe et partout dans le monde, nous collectons aussi de la nourriture et d’autres choses qui sont envoyées par camions en Pologne, et de là en Ukraine. Vous pouvez aussi faire un don à des associations comme la Caritas ou l’Aide à l’Église en détresse. Merci à chacun d’entre vous, et surtout aux donateurs de Fordef-DPTN de prier pour nous et pour nos familles et de nous soutenir !

 

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