UNE VIE PLEINE DE RENCONTRES ET D’IMPRÉVUS QUI CONDUISENT À DIEU. TEL POURRAIT ÊTRE LE RÉSUMÉ DU PARCOURS D’ANOOP MATHEW, 28 ANS, SÉMINARISTE INDIEN APPARTENANT À L’ÉGLISE SYRO-MALABARE ET ÉTUDIANT BOURSIER À L’UNIVERSITÉ PONTIFICALE DE LA SAINTE CROIX.

anoop
 » J’ai grandi dans une famille catholique. Je suis le quatrième enfant. mes parents ont toujours attaché une grande importance aux prières familiales quotidiennes. La prière était prioritaire sur tout le reste.Ma mère a pris un soin particulier à nous renforcer dans la vie de prière et mon père, qui était catéchiste, nous emmenait à l’église. Enfant, j’avais une fascination particulière pour le chant liturgique. Très vite, un sincère désir de devenir prêtre a grandi en moi. Même à l’école, je répondais à mon professeur que mon ambition était d’être prêtre. Par ailleurs, j’ai toujours eu le privilège de faire partie d’une famille avec de nombreuses vocations religieuses et avec un profond respect pour les prêtres et les religieuses. J’admirais tous ces religieux lorsqu’ils venaient nous rendre visite.

Après ma première communion, ma famille a quitté le village où je suis né pour un autre village qui offrait de meilleures possibilités agricoles. Dès la fin de mes études secondaires, mes parents ont évoqué la possibilité pour moi de rejoindre le séminaire diocésain. Et c’est ce que j’ai fait. Au petit séminaire, j’ai continué à approfondir les valeurs apprises à la maison : travailler dur, oui, mais pour servir les autres ! Au cours de cette période, il y a eu des change- ments dans ma vie : j’ai amélioré mon anglais et j’ai trouvé un nouvel intérêt pour l’apprentissage dans de nombreux domaines, ce qui m’a valu d’être élu “étudiant leader”. Cet événement imprévu a commencé à changer mon attitude face à la vie : j’ai découvert le philosophe en moi. J’ai commencé à tout rejeter et à tout critiquer. J’étais en désaccord avec mes supérieurs et je voulais rentrer chez moi. Assez vite, j’en suis donc venu à la conclusion que je ne voulais pas être prêtre. Après trois ans de formation, je suis donc rentré chez moi.

J’ai commencé à ressentir de la joie

Heureusement, j’ai eu la chance de rencontrer quelqu’un qui m’a remis sur le bon chemin. Il s’agit du Père Binu, le curé de ma paroisse. Il a été le premier à m’accueillir à la maison. Il m’a pris dans ses bras et a décidé de ne pas me laisser seul dans cette étape difficile de ma vie, me demandant de l’aider dans ses différents projets : prise en charge et formation des enfants, initiatives pour l’environnement et amélioration de la situation de vie des aborigènes. Tout cela était accompagné de cours de religion, de catéchèses, de participation à divers mou- vements religieux et d’études universitaires.

Petit à petit, j’ai commencé à ressentir de la joie à aider et à passer du temps avec les autres, à la fois à l’université et à l’extérieur, en particulier avec des personnes aux resources économiques moindres, comme je l’avais moi-même expérimenté.

Étudier à Rome a été un signe des bénédictions de Dieu

À l’université, tous mes amis et collègues cherchaient quelqu’un avec qui partager leur vie, ce qui était difficile pour moi, car je ne connaissais aucune fille avec qui partager mes pensées… Peu de temps après, ma mère est tombée malade et j’ai sérieuse- ment réfléchi à travailler pour subvenir aux besoins de ma famille. Mais une surprise m’attendait. Mon recteur du petit séminaire a été transféré dans une paroisse à côté de la mienne en tant que curé. Il m’a beaucoup aidé et m’a encouragé à repenser ma vocation religieuse en me disant que le Seigneur s’occuperait de ma mère.

Je suis donc retourné au Petit Séminaire. Ensuite, l’Évêque m’a envoyé pour une année d’expérience pastorale. L’année suivante, j’ai été envoyé au grand séminaire du dio- cèse voisin où j’ai réussi mes études. Par la suite, l’évêque a décidé de m’envoyer à Rome pour mes études théologiques. Cette opportunité d’étudier à Rome a été pour moi le signe d’une bénédiction de Dieu, à la suite de ma réponse à son appel. Dieu m’a guidé à travers tous ces imprévus. Cela m’a donné l’occasion de traverser les dures réalités de la vie et d’entrer en contact avec de nom- breuses personnes de divers horizons.

Maintenant, j’ai hâte de voir s’épanouir mon rêve d’enfant. Dans un an et demi, si Dieu le veut, je serai prêtre. C’est une joie immense de mettre ma vie au service de mon Seigneur et Maître ».

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